AMIRAL GILLES

AMIRAL GILLES

De Montréal à Québec

Croisière : Une descente du Saint-Laurent, de Montréal à la mer du Labrador

 

 

Le château Frontenac, à Québec
crédits : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU

 

C'est donc sur les bords du fleuve Saint-Laurent que débute notre reportage en trois parties sur la dernière croisière du Princess Danae vers le Canada, le Groenland et l'Islande. Un superbe itinéraire que le navire de la compagnie Classic International Cruises et NDS Voyages réalise régulièrement, et même chaque année pour les parties groenlandaises et islandaises.

Le voyage a commencé un mardi, à l'aéroport de Paris Charles de Gaulle, où toute l'équipe de NDS est sur le pont pour accueillir plusieurs centaines de passagers. Très repérables dans l'aérogare, ils sont déjà aux petits soins avec les futurs croisiéristes, distribuant cartes d'embarquement et répondant à toutes les questions. Le groupe est dirigé vers des comptoirs d'enregistrement réservés aux passagers du Princess Danae. L'accueil est très bien rôdé, fruit d'une longue expérience de NDS dans l'organisation de voyages.
Billet en main et bagages enregistrés, nous avons la bonne surprise de rejoindre le terminal dédié aux A380 d'Air France, que NDS a choisie pour assurer la liaison vers le Canada. C'est à bord du nouvel avion géant que l'aventure va donc débuter.


A380 d'Air France (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


A380 : classe éco (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


A380 : classe affaire (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


A380 : salon (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


A380 : cabinet de toilette (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)

Une belle découverte pour la plupart des passagers, qui n'avaient jamais eu, jusque là, la possibilité d'embarquer sur le dernier fleuron d'Airbus. La taille de l'appareil impressionne, tout comme son étonnant silence, plus particulièrement au décollage. Le vol, qui dure environ 8 heures, se passe sans encombre et plutôt rapidement. Apéritif, repas, films et jeux sur les écrans individuels... Le temps passe vite. Il y a de quoi s'occuper et le personnel se montre très professionnel et sympathique (la mauvaise réputation faite à Air France quant à sa qualité de service devient souvent très injuste, surtout sur les longs courriers). Pour ceux qui ne parviennent pas à dormir, une petite promenade sur les deux étages de l'A380 permet de se dégourdir les jambes. Et, en pleine nuit, au dessus de l'Atlantique, les premières conversations s'engagent. Autour d'une tasse de café ou d'un verre de jus d'orange, les futurs passagers du Princess Danae se rencontrent, ou poursuivent les conversations débutées à Roissy. Il y a 6 heures de décalage horaire et c'est en fin de journée que nous nous posons à l'aéroport de Montréal.


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

L'ensemble du groupe est récupéré à l'aéroport par NDS, qui assure en car l'acheminement des passagers vers le navire. Celui-ci est amarré au terminal croisière de Montréal, situé en contrebas de la ville, à deux pas du centre. Avant le départ, les passagers ont reçu leur carnet de voyage, un document très complet comprenant les lieux et horaires de rendez-vous à Paris, le billet d'embarquement pour la croisière, des informations pratiques sur le paquebot, mais aussi de petits livrets sur les régions que nous allons visiter. Le carnet de voyage compte aussi des étiquettes distinctives, qu'il faut accrocher à ses valises, afin que celles-ci soient prises en charge par le personnel pour l'embarquement sur le navire. Elles sont, ainsi, directement déposées en cabine. Arrivés à la gare maritime canadienne, les croisiéristes n'ont donc plus qu'à s'enregistrer et récupérer deux cartes. L'une qui servira de moyen de paiement à bord (bars, salon de beauté) et l'autre qui sera demandée aux embarquements et débarquements pour le contrôle des entrées et sorties, afin notamment d'éviter d'oublier un passager lors des appareillages.


Le Princess Danae à Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Princess Danae à Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

C'est donc en cette fin d'après-midi du mois d'août que nous découvrons notre navire. Du quai, on peut apprécier les belles lignes traditionnelles du Princess Danae. A la coupée, Hélène Durant, la directrice de croisière, accueille les nouveaux arrivants avec un grand sourire. Ces derniers rejoignent leurs cabines pour poser leurs affaires, puis sont invitées à rejoindre le restaurant pour le repas du soir. Beaucoup vont ensuite se coucher, pour récupérer du voyage, d'autres trainent un peu, notamment sur les ponts extérieurs, pour profiter de la vue sur la ville au moment où la nuit s'installe. Les plus motivés décident, quant à eux, de partir immédiatement à la découverte de la vie nocturne montréalaise. Et cela tombe bien puisque le Princess Danae est amarré au pied de la vieille ville, où l'on trouve des rues piétonnes, ainsi que de nombreux bars et restaurants, qui permettent de se mettre, au cours de cette soirée, à l'heure canadienne.


Montréal vue du Princess Danae (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

Une ville francophone et multiculturelle

Après une bonne nuit de repos, c'est le lendemain, un jeudi, que commence la véritable découverte de la métropole québécoise, poumon économique d'une province d'environ 8 millions d'habitants, dont la capitale est la ville de Québec. Pour se faire, NDS a organisé plusieurs excursions. Comme pour toute croisière, les passagers sont libres de découvrir les ports d'escale par leurs propres moyens, mais les visites organisées, à moins de bien connaître le secteur, offrent l'avantage d'optimiser le temps et d'offrir un bon panorama des lieux et des principaux centres d'intérêt. Et il y en a à Montréal, seconde ville francophone du monde après Paris, avec 1.7 millions d'habitants. Le langage demeure familier, même s'il s'agit d'une cité multiculturelle puisque seulement 52% de la population est de langue et de culture francophone, pour 12% d'habitants de culture anglophone et plus de 32% d'autres origines.


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

A l'image de tout le Canada, qui ne manque ni de ressources ni d'espace (près de 10 millions de km², soit 18 fois la superficie de la France, pour environ 36 millions d'habitants, contre 65 millions d'habitants dans l'Hexagone), l'immigration est importante, mais très contrôlée et répondant aux besoins socio-économiques du pays. Le melting-pot culturel est donc important et la cohabitation de toutes ces cultures semble plutôt bien se passer. Quant à l'architecture, elle est aussi très variée, avec une succession de bâtiments de différentes époques, les vielles bâtisses côtoyant de modernes tours vitrées.
On notera que Montréal est une ville très dynamique sur le plan artistique, culturel et sportif. On retiendra quelques grands rendez-vous annuels, comme le Festival des Films du Monde, le Festival International de Jazz, le festival Juste pour Rire ou encore Montréal en Lumière. La ville, où se sont déroulés l'Expositions Universelle de 1967 et les Jeux Olympiques d'été de 1976, accueille également, chaque année, le Grand Prix de Formule 1.


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)

Sur les traces de l'histoire de France

Tout Français venant au Québec se sentira un peu chez lui. Qu'il s'agisse des villes, des rues, des places, des monuments... Les modes de vie et la nourriture sont certes différents, mais les noms ont une consonance bien familière. En France, Jacques Cartier, si ce n'est le nom d'un bâtiment de la Marine nationale, évoque vaguement un explorateur français du temps jadis. Ici, c'est le souvenir omniprésent de celui qui a découvert l'île de Montréal, où fut installée la ville éponyme, en 1535, et c'est encore lui qui baptisa le Mont Royal, qui surplombe la ville. Le navigateur malouin a d'ailleurs donné son nom à de nombreux sites et notamment à un grand pont en acier enjambant le Saint-Laurent. Les Français reviendront dans la région avec Samuel de Champlain, en 1603 puis en 1611, tentant une première fois de s'implanter, sans succès face à la résistance des Amérindiens (Iroquois et Mohawk occupent notamment ces terres). Ce n'est finalement qu'avec Paul de Maisonneuve et ses missionnaires que débutera la véritable colonisation, à partir de 1642, la province de Nouvelle France étant créée en 1663, au début du règne de Louis XIV, dont on trouve d'ailleurs, encore aujourd'hui, quelques statues au Québec. Des milliers de Français traversèrent alors l'océan pour s'implanter au bord du Saint-Laurent, notamment des Normands et des Bretons, qui laissèrent leur emprunte dans le style architectural des vielles maisons. On ne peut donc s'empêcher, en parcourant les ruelles pavées du Vieux Montréal et en empruntant ces rues aux noms familiers, de songer, non sans une certaine émotion, à ces lointains cousins quittant leur terre natale pour venir sur de frêles esquifs, ballotés par l'océan, pour remonter un immense fleuve sauvage et arriver ici, afin de tout reconstruire.


Montréal, le pont Jacques Cartier (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)

Les visages de Montréal

Pour mieux appréhender Montréal et son agglomération, NDS propose différents types d'excursions. La promenade classique vous emmène à la découverte des monuments les plus importants de la ville, en traversant différents quartiers : le Vieux Montréal, le quartier des affaires, le très joli Mille Carré Doré ou encore la basilique Notre-Dame, située sur la Place d'Armes. Un bâtiment datant de 1824, plutôt sobre à l'extérieur mais magnifique à l'intérieur, avec une décoration très riche et, notamment, de très beaux vitraux et pièces de bois sculptées. Le plancher présente un dénivelé d'un mètre, ce qui permet à tous les croyants de voir l'hôtel. Une autre particularité réside dans les vitraux, qui ne dépeignent pas des scènes religieuses, mais les débuts de Montréal, avec par exemple l'arrivée de Jacques Cartier ou la construction de la première école.


Montréal, la basilique Notre-Dame (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal, la basilique Notre-Dame (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal, la basilique Notre-Dame (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal, la basilique Notre-Dame (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal, la basilique Notre-Dame (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal, la basilique Notre-Dame (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

La visite passe également par quelques îles de l'archipel d'Hochelaga, au coeur duquel se trouve Montréal. Ainsi, sur l'île Sainte-Hélène, on trouve certains vestiges de l'Expo 67, comme le pavillon des Etats-Unis, devenu la Biosphère, alors que l'île Notre-Dame accueille l'ex-pavillon de la France, transformé depuis en casino. Ce tour panoramique s'achève avec l'immanquable vue offerte depuis le sommet du Mont Royal, qui culmine à 233 mètres d'altitude. « La Montagne », comme on dit ici, donne une bonne idée de l'étendue de la métropole mais aussi de la nature très verte au milieu de laquelle elle se déploie, au bord du Saint-Laurent, en ce très bel été. Et à l'automne, pour l'été indien, la nature offrira un véritable festival de couleurs, unique en son genre.


Montréal, vue du Mont Royal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Montréal, vue du Mont Royal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le stade olympique de Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)

En dehors des visites en autocar, on peut également opter pour une très sympathique excursion en vélo permettant de sillonner les quartiers bordant le fleuve : le Vieux-Port, le Canal Lachine, l'île Sainte-Hélène et le circuit automobile Gilles Villeneuve. Cette randonnée en deux roues est guidée et ponctuée de haltes et de commentaires sur les lieux visités. Les passagers préférant la marche à pied peuvent également profiter d'une promenade guidée de 3 heures pour mieux respirer l'atmosphère montréalaise, en passant par la Place d'Armes avec la statue de Maisonneuve et la banque de Montréal avec ses colonnes corinthiennes, l'Hôtel de Ville, le marché Bonsecours et la basilique Notre-Dame. Enfin, une autre excursion vous emmène à la découverte du marché Atwater, ainsi que de la Biosphère, l'ancien pavillon américain de l'Exposition Universelle, situé au milieu du parc Jean Drapeau et transformé en un musée de l'Environnement, consacré à certains des plus beaux écosystèmes, comme la forêt tropicale et les régions polaires.


La statue de Maisonneuve (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


La banque de Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


La banque de Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


La Biosphère (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


La Biosphère (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)

Mais, déjà, la journée est bientôt terminée et il est temps de rembarquer. Dans le port de Montréal, le Princess Danae se prépare à l'appareillage. En fin d'après-midi, le paquebot s'ébranle et rejoint le chenal qui va lui permettre de descendre le Saint-Laurent. Depuis les ponts extérieurs, les passagers profitent d'un beau panorama sur toute la ville, avant de passer sous le pont Jacques Cartier et, après avoir laissé les terminaux portuaires implantés au bord du fleuve, le paquebot vogue en pleine nature vers la prochaine étape : Québec.


Montréal lors de l'appareillage (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Passage sous le pont Jacques Cartier (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Passage sous le pont Jacques Cartier (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le pont Jacques Cartier (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le pont Jacques Cartier (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Les terminaux portuaires (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Terminal portuaire de Montréal (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Coucher de soleil sur le Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)

Québec la superbe

Ce vendredi matin, la première vision que l'on a, en ouvrant les rideaux de la cabine, est de se retrouver face à un décor totalement différent de celui de la veille. C'est ça la magie de la croisière, mode de voyage où l'on se déplace avec son hôtel pour aller, chaque jour, vers un nouveau port, de découverte en découverte. Il est encore très tôt mais, poussés par la curiosité et une certaine excitation, de nombreux passagers préfèrent, avant d'aller prendre leur petit-déjeuner, se rendre directement sur les ponts extérieurs pour apprécier cette première vue de Québec. La cité est là, devant nous, avec son imposant château juché sur son rocher et dominant le Saint-Laurent. Nous sommes là au coeur de ce qu'était la Nouvelle France et, bien plus encore qu'à Montréal, ce passé historique va nous sauter aux yeux. Mais déjà, comme dans la capitale économique de la province, les drapeaux bleus et blancs frappés de la fleur de lys, symbole de la couronne française, flottent fièrement sur la ville, alors que les plaques d'immatriculation des voitures portent l'inscription « Je me souviens ». Pourquoi ? « Je me souviens parce que les Québécois se souviennent de leur passé, de leurs racines, et en sont fiers », explique Jacques, qui sera notre guide dans quelques heures.


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)

L'irrésistible envie d'aller à la découverte de cette mythique cité se fait sentir. Petit déjeuner rapidement avalé, nous nous dirigeons vers la sortie du terminal croisière pour nous engouffrer dans les rues du Vieux Québec. Des rues et ruelles pavées à l'ancienne, avec de vielles maisons d'époque, parfaitement entretenues et restaurées. Un lieu magnifique et particulièrement agréable. Sur la Place Royale, où se trouve l'église Notre-Dame des Victoires, berceau de la ville, une statue de Louis XIV nous renvoie encore à l'histoire, décidemment omniprésente ici. Sur les conseils d'un habitant, nous nous dirigeons vers le quartier du Petit Champlain, incontournable ruelle typique bordée de boutiques et échoppes colorées, une coopérative de commerçant qui veille à faire de cet endroit un lieu unique. L'ambiance est paisible, on peut flâner à loisir, hors du temps, pour observer l'architecture et les vitrines, où s'arrêter prendre un café sur une petite place ombragée. Non loin de là se trouve le funiculaire, qui permet d'accéder à l'esplanade située au pied du château Frontenac. Devenu l'un des symboles de Québec, ce gigantesque édifice date de la fin du XIXème siècle. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'un château, mais d'un hôtel, construit dès l'origine comme tel par la compagnie ferroviaire Canadien Pacifique, qui développa en parallèle de ses lignes une hôtellerie de luxe. Nommé en mémoire d'un ancien gouverneur de la province, Louis de Buade, comte de Frontenac, il fut inauguré en 1893.


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Notre-Dame des Victoires (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


La Place Royale (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Vieux Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Petit Champlain (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Petit Champlain (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Petit Champlain (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Petit Champlain (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Petit Champlain (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Vieux Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Vieux Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Vieux Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le château Frontenac (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

Au pied de cet énorme château, imaginé par l'architecte américain Bruce Price, se trouve la terrasse Dufferin, vaste espace recouvrant le site archéologique du fort et du château Saint-Louis. La vue offre un très beau panorama sur le Saint-Laurent. En poursuivant vers le sud, sur quelques petites centaines de mètres, on accède à un autre château, ou plutôt une forteresse, cette fois historique. Il s'agit de la citadelle de Québec. Située au sein des fortifications du Vieux Québec, elle fut construite sur le Cap Diamant, le point naturel le plus haut de la ville, qu'elle domine. Bien camouflée dans le relief et la végétation, la citadelle ne se découvre vraiment qu'à partir des airs. Sa forme géométrique en étoile ne laisse alors aucun doute : du Vauban, mais du Vauban trompeur.


La Citadelle de Québec (© : MUSEE DE LA CITADELLE)


La Citadelle de Québec (© : MUSEE DE LA CITADELLE)


La Citadelle de Québec (© : MUSEE DE LA CITADELLE)

Car, si le concept défensif du célèbre architecte français de Louis XIV a effectivement inspiré la réalisation de la citadelle québécoise, celle-ci a été édifiée par les Britanniques, de 1820 à 1830. Ouverte au public pour des visites guidées, la citadelle renferme toutefois des bâtiments construits à l'époque française : l'unique porte authentique du Vieux Québec, la résidence officielle du Royal 22e Régiment, le Musée Royal 22e Régiment et la résidence du gouverneur général du Canada. Durant l'été, les hommes et les femmes du Royal 22e Régiment perpétuent les traditions militaires en présentant devant les visiteurs des cérémonies comme la relève de la garde, la retraite et le tir de canon.


La Terrasse Dufferin (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le château Frontenac (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le château Frontenac (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


La Terrasse Dufferin (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


La Terrasse Dufferin (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le château Frontenac (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le parlement (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

Le pourtour du Vieux Québec compte encore de nombreux vestiges de remparts et des portes de l'ancienne ville fortifiée, qui regorge de boutiques et de restaurants. Québec est aussi une ville très verte, avec de nombreux parcs et jardins, soit une centaine au total. On citera le parc Montmorency, celui du parlement, le Jardin des Gouverneurs, les berges de la rivière Saint-Charles, la promenade Samuel de Champlain sur la rive du Saint-Laurent, ou encore les plaines d'Abraham. C'est là, en septembre 1759, que l'affrontement en Français et Britanniques pour la domination de l'Amérique du nord fut scellé.


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

Les plaines d'Abraham, douloureux souvenir de la prise de Québec

Malgré une résistance acharnée et après avoir repoussé plusieurs assauts, Louis-Joseph de Montcalm, qui avait désespérément réclamé des renforts au roi, est battu par les troupes anglaises (il meurt dans la bataille, de même que Wolfe, le général anglais). Celles-ci, en s'emparant de la place stratégique de Québec, purent prendre le contrôle de l'ensemble de la Nouvelle-France en 1760, année où Montréal capitula à son tour. Catastrophe historique pour la France, cette guerre, dite de 7 ans, s'achève en 1763 par le traité de Paris, à l'occasion duquel Louis XV cède la Nouvelle-France, l'Acadie, l'île du Cap Breton et la rive gauche du Mississippi. Et le royaume renonce également à l'Inde, se privant ainsi, au profit de la Grande-Bretagne, d'un gigantesque empire colonial. Paris se contente de la rétrocession des Antilles et de quelques comptoirs en Inde, qui avaient été envahis par les Britanniques, ainsi que de Saint-Pierre et Miquelon, qui offre un abri à ses pêcheurs près de Terre-Neuve. Il s'agit d'un bien maigre lot de consolation, qui suffira néanmoins à assouvir les ambitions des commerçants. L'opinion publique, qui ne comprend pas ces guerres lointaines, n'en fera pas un drame. La perte du Canada est même plutôt vue comme une bonne chose par Voltaire : « Le Canada coûtait beaucoup et rapportait très peu », écrira le célèbre philosophe. Quant à l'Etat, sa vision demeure comme souvent très continentale. Focalisés sur les batailles livrées en Europe, Louis XV et ses ministres ont compris trop tard que les guerres coloniales jouaient un rôle décisif dans les combats continentaux. Sortant humiliée de la guerre de 7 ans, la France comprend enfin ces enjeux. Sous l'impulsion de Choiseul, l'armée est réorganisée et modernisée alors qu'un effort considérable est entrepris en faveur de la marine, qui doit pouvoir se mesurer à la Royal Navy, y compris sur des mers lointaines. De 40 bâtiments en 1763, la flotte aligne 66 vaisseaux de ligne, 35 frégates et 21 corvettes en 1772. Cette armada, servie par des équipages de qualité et soutenue par Louis XVI, le « roi marin », arrive trop tard pour sauver le Canada français. Mais elle sera cruciale dans le soutien apporté aux insurgés américains, qui proclament l'indépendance des Etats-Unis le 4 juillet 1776. Après avoir remporté plusieurs combats aux Antilles et couvert le transport du corps expéditionnaire de Rochambeau, qui vient renforcer les troupes de La Fayette, combattant aux côtés des Américains depuis 1777, la marine française joue un rôle décisif dans la capitulation anglaise, en octobre 1781. Ainsi, en remportant la bataille de la Chesapeake, l'amiral De Grasse empêche le ravitaillement des Britanniques retranchés à Yorktown, précipitant la défaite de l'Angleterre, contrainte de reconnaitre l'indépendance de ses anciennes colonies. Avec cette victoire, la France tient sa revanche sur les défaites de la guerre de 7 ans. Il est évidemment permis de se demander ce qui serait advenu si un tel engagement avait été consenti une décennie plus tôt au Canada, mais on ne refait pas l'histoire.


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

Aujourd'hui, les plaines d'Abraham, haut lieu historique où le souvenir de la bataille de 1759 demeure vivace, sont un parc national, le « Central Park » de Québec, poumon vert dans la ville, avec une centaine d'hectares de plaines et de vallons fleuris, boisés, gazonnés ou enneigés selon les saisons très fréquenté des habitants et des touristes. Québec est d'ailleurs une ville parfaite pour se balader à pied, ou même en calèche, et se laisser transporter par l'histoire, dans un cadre somptueux et chaleureux. Ville artistique, avec une réputation notoire dans le domaine du théâtre, la capitale du Québec est aussi accueillante. Les Québécois, avec leur accent si particulier, sont à la hauteur de leur réputation. Comme partout on peut trouver des personnages plus bourrus mais dans leur grande majorité, les gens qui vivent là sont souriants, accueillants, heureux d'échanger et de partager. Et ils savent aussi prendre le temps de vivre. Un vrai plaisir et un vrai dépaysement, avec cette petite pointe familière qui fait d'un voyage à Québec une épopée rassurante.


La chute de Montmorency (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

L'imposante chute Montmorency

Pour cette escale à Québec, NDS propose différentes excursions, notamment vers la chute Montmorency. Située à l'embouchure de la rivière du même nom, qui se jette dans le Saint-Laurent à une douzaine de kilomètres de Québec, la chute tombe d'une impressionnante falaise, un plongeon de 83 mètres qui fait que Montmorency devance largement les chutes de Niagara (54 mètres), dans l'Ontario, ces dernières étant toutefois plus impressionnantes en raison de leur forme incurvée et surtout de leur incroyable largeur, soit 945 mètres. Le site de Niagara est également plus « naturel » alors qu'au pied de la chute Montmorency, les vestiges d'anciennes constructions dégradent quelque peu le paysage. Malgré tout, le site offre une vue remarquable.


La chute de Montmorency (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


La chute de Montmorency (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


La chute de Montmorency (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


La chute de Montmorency (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


La chute de Montmorency (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

En arrivant, le bruit de l'eau s'écrasant dans le lac est impressionnant et, en se rapprochant, la chute prend toute sa mesure. Des escaliers en bois, ponctués de petits belvédères, permettent de prendre de la hauteur et, après avoir gravi près de 490 marches, on peut profiter d'un panorama imprenable sur la chute. Un autre belvédère est accessible via un téléphérique, qui donne accès à un manoir, juché sur la falaise. La bâtisse, dans le style des grandes villas anglaises, dispose d'un restaurant et donne aussi accès à un pont surplombant la chute. Comme beaucoup de sites naturels, Montmorency a également ses légendes, notamment celle de la Dame Blanche, une jeune femme qui se serait jetée dans la chute en robe blanche de mariée après la mort de son futur époux lors d'une bataille contre les Anglais. On dit depuis que le fantôme de Mathilde et de son voile de mariée sont régulièrement aperçus, se précipitant dans la chute, au milieu des embruns.


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

L'île d'Orléans, grenier québécois

Un autre lieu du Québec à découvrir absolument est l'île d'Orléans, une visite à réaliser en car ou lors d'une très belle randonnée à vélo. Située au milieu du fleuve Saint-Laurent, face à la chute de Montmorency, l'île d'Orléans est le berceau de la Nouvelle France. Découverte en 1535 par Jacques Cartier, l'île est d'abord nommée Bacchus, en raison des nombreuses vignes qui y poussent, avant d'être rebaptisée l'année suivante en hommage au duc d'Orléans, fils de François Ier, alors roi de France. La colonisation de cet espace se fait très lentement, notamment à cause des conflits avec les indiens. L'île voit cependant arriver des familles françaises, notamment originaires de Normandie et du Poitou. Il en résulte d'ailleurs des architectures typiques des maisons, qui ne sont pas sans rappeler, à certains endroits, les vieux villages normands. Après l'implantation d'une première paroisse, en 1661, plusieurs bourgs se développent progressivement, ancêtres des 6 municipalités d'aujourd'hui : Saint-Pierre, Sainte-Famille, Saint-François, Saint-Jean, Saint-Laurent et Sainte-Pétronille.


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

De très jolis petits villages, préservés, nichés au milieu d'une végétation très dense. Car l'île d'Orléans, où vivent 7000 habitants, est un véritable grenier. Longtemps appelée « Jardin de Québec », l'île, dont le sol est particulièrement fertile, a vu se développer une importante agriculture autour du vin, des fruits, des légumes, de l'élevage, du miel et de l'horticulture. De nombreux professionnels accueillent d'ailleurs les visiteurs, l'agro-tourisme ayant connu un développement important, participant à la renommée des produits de ce terroir. On peut, ainsi, visiter des cidreries, des chocolateries ou encore des fermes où l'on produit le sirop d'érable, activité complémentaire des agriculteurs qui ne peuvent vivre exclusivement de cette production, trop marginale économiquement malgré d'importantes ventes.
Très verte, l'île d'Orléans est un lieu magnifique, avec des paysages très variés et de somptueuses vues sur le fleuve Saint-Laurent et ses rives. De nombreux Québécois viennent d'ailleurs y passer leur week-end, au milieu d'un cadre aussi beau que reposant.


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Saint-Laurent au niveau de l'île d'Orléans (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Vieux Québec en soirée (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)

Une trentaine d'heures sur le Saint-Laurent

C'est sur ces très belles rencontres et découvertes que s'achève cette journée très riche à Québec. En appareillant uniquement à minuit, le Princess Danae a laissé à ses passagers le maximum de temps pour profiter de l'escale et, notamment, s'offrir une petite virée nocturne dans la ville, par exemple en dégustant quelques spécialités locales à la terrasse d'un restaurant du Vieux Québec.
Il est ensuite temps de regagner le bateau, qui appareille donc dans la nuit pour mettre le cap vers Havre Saint-Pierre, situé à plusieurs centaines de kilomètres. Le transit, qui va durer une trentaine d'heures, permettra aux passagers de mieux découvrir le Saint-Laurent qui, au fil de la progression, va s'élargir pour ne plus ressembler à un fleuve, mais à une mer intérieure. Ligne de vie de cette partie du Canada, le Saint-Laurent s'allonge sur 3060 kilomètres entre les Grands Lacs et l'Atlantique et, depuis Montréal, ce sont plus de 1000 kilomètres que le navire va parcourir pour atteindre l'océan. Fleuve sauvage, emprunt d'une majestueuse beauté, le Saint-Laurent constitue une voie de pénétration naturelle du continent. C'est d'ailleurs par là que les premiers explorateurs passèrent pour s'aventurer au coeur des terres et ravitailler les colonies.


Sur le fleuve Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

Au fil du temps, la navigation fluviale se développa et, pour permettre le passage de navires, un canal fut mis en service en 1825 pour contourner les rapides de Lachine, près de Montréal. Le dragage du fleuve entre les deux plus grandes villes du Québec, ainsi que l'ouverture en 1959 de la voie maritime du Saint-Laurent, avec un chenal profond de plus de 8 mètres, autorisa la venue de gros navires, qui peuvent ainsi s'aventurer jusqu'aux Grands Lacs. Aujourd'hui, on croise de grands vraquiers, tankers et porte-conteneurs en grand nombre. Ainsi, plus de 4000 mouvements de navires sont enregistrés chaque année ou, plutôt, durant « la saison », c'est-à-dire de la mi-mars à la fin décembre, lorsque le Saint-Laurent n'est pas pris par les glaces.


Québec (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


Vraquier dans le Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

De nos jours, le fleuve est parfaitement cartographié. La navigation est sûre et balisée. Mais il ne faut pas oublier que c'est au péril de leur vie que les premiers navigateurs se sont aventurés dans le golfe du Saint-Laurent puis dans le fleuve, ponctués de nombreux écueils rendant la navigation aussi difficile et dangereuse. Aujourd'hui encore, les capitaines sont épaulés par des pilotes, le fleuve étant jalonné de stations. Plusieurs pilotes seront nécessaires pour la descente du Saint-Laurent, chacun connaissant par coeur une portion de ces eaux magnifiques mais sauvages et parfois périlleuses.


Pilotes du Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Pilotes du Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le fleuve Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

Première baleines en vue

Des premiers rayons matinaux au coucher du soleil, la navigation sur le Saint-Laurent se révèle assez magique. Sur des eaux calmes, presque transformées en miroir, le Princess Danae évolue, dans un calme et un décor surréalistes. L'ambiance, le paysage, l'atmosphère, tout est apaisant. D'un bord comme de l'autre, les berges défilent, quelques rares villages avec leurs petits ports ponctuent de grandes étendues de végétation, habillées parfois d'un voile de brume. Alors que le fleuve s'élargit progressivement, on croise de temps à autre un navire. Toujours en silence, presque comme un mirage. Et les rives continuent, inexorablement, de s'éloigner. « Est-on déjà en mer ? », se demande un passager, un peu perdu. Non, nous n'y sommes pas encore. L'océan est encore loin mais, déjà, le Saint-Laurent ne ressemble plus à un fleuve. Et, comme pour s'en convaincre, une annonce interrompt brusquement la méditation des passagers. C'est Hélène Durant, la directrice de croisière, qui vient d'être prévenue par le commandant, Joao Simoes, que des baleines venaient d'être repérées. Surprise générale. Personne ne s'attendait en effet à trouver si vite, en plein milieu du fleuve, ce genre d'animaux. Les passagers se pressent donc sur les extérieurs, où a déjà pris poste Bruno Guégan, le naturaliste embarqué pour la croisière.


Sur le fleuve Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le fleuve Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le fleuve Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le fleuve Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le fleuve Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le fleuve Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le fleuve Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le fleuve Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Sur le Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


A la recherche des baleines (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


A la recherche des baleines (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Bruno Guégan avec un groupe de passagers (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le dos d'un Beluga (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Coucher de soleil sur le Saint-Laurent (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

Devant, derrière, sur les côtés... On cherche les baleines. A la passerelle, les officiers de quart repèrent les animaux et préviennent les passagers. « Des Belugas », annonce Bruno Guégan, qui donne au micro des détails sur les cétacés. Résidant plutôt dans les eaux arctiques, le Beluga, qui peut atteindre 6 mètres de long, habite aussi, depuis longtemps, dans l'estuaire du Saint-Laurent. Un millier d'individus vivraient dans ces eaux. Depuis le navire, la scène n'est pas très visuelle et, honnêtement, les photos ne montrent pas grand-chose. Les animaux sont justes visibles lorsqu'ils remontent à la surface, d'où émergent seulement leurs dos. Contrairement à d'autres cétacés, comme la baleine à bosse, le Beluga est plus petit et n'indique pas sa présence en exhibant une grande nageoire caudale. Mais, s'ils ne la conserveront pas en images, les passagers se souviendront de cette première rencontre avec les baleines, un moment emprunt d'une forte émotion. Pour que tout le monde en profite au mieux, le commandant Simoes décide d'ailleurs de manoeuvrer au milieu du Saint-Laurent. Le Princess Danae quitte sa route et vire de bord, afin d'effectuer un virage complet autour des Beluga, une initiative qui sera fort appréciée des passagers. Tous, même les plus âgés, regardent évoluer les cétacés avec les yeux écarquillés d'un enfant...


Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)

Havre Saint-Pierre, village de bout du monde

Au cours de cette navigation fluviale, on observera régulièrement les Beluga, ainsi que d'autres animaux, comme des castors. Après un jour et demi de transit, le Princess Danae arrive, un dimanche au petit matin, à Havre Saint-Pierre. Située sur le golfe du Saint-Laurent, cette petite ville, aux allures de village du bout du monde, compte environ 3000 habitants. Le développement de Havre Saint-Pierre a débuté en 1857, lorsque six familles de pêcheurs aux noms bien français (Boudreau, Landry, Petitpas et Cormier), soit une trentaine de personnes, quittèrent les îles de la Madeleine, en Acadie, à bord de la goélette La Mariner pour s'installer à la « Pointe aux Esquimaux ».


Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le terminal minéralier (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Princess Danae à Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le Princess Danae à Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

C'est la raison pour laquelle les habitants de Havre Saint-Pierre parlent une langue s'apparentant beaucoup au Français acadien, contrairement aux autres villages situés dans la région. Havre Saint-Pierre vit toujours de la pêche, mais compte aussi une mine de fer et de titane, dont la production est chargée sur des bateaux accostant à un terminal spécialement construit à cet effet. A Havre Saint-Pierre, on peut visiter la petite ville, et notamment son église, tout en profitant de cette escale pour déguster dans un restaurant de très bons fruits de mer. On peut aussi aller à la découverte de la région ancestrale des indiens Innue, des différents villages jalonnant la route littorale, qu'on appelle « route des baleines ».


Vedette dans l'archipel de Mingan (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


La « Grosse Dame de Niapiskau » (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

L'archipel de Mingan, jardin de monolithes

Et, parmi les activités à ne pas manquer, une petite croisière dans l'archipel de Mingan s'impose. Car, face à Havre Saint-Pierre, il y a un millier d'îles et d'îlots, soit autant de réserves naturelles. Depuis le petit port, une vedette vous emmène dans l'archipel, contrée que la brume peut rendre aussi fantomatique que mystérieuse. Sur les rochers vivent une multitude d'oiseaux marins, dont les « Calculots », appellation locale des macareux. Mingan est une sorte de jardin d'îles calcaires et granitiques, où l'érosion façonne depuis des millions d'années des formes aussi magiques qu'insolites. De véritables monuments naturels au sein d'un paysage unique. Un débarquement sur l'île Niapiskau permet d'approcher les fameux monolithes aux formes étranges, comme la « Bonne femme de Niapiskau ». Accompagnés de jeunes guides locaux passionnés et prenant plaisir à faire découvrir ce joyau naturel et son histoire géologique, les passagers partent à la découverte de l'île, des plages à la forêt, que l'on traverse grâce à des sentiers aménagés, permettant d'apprécier la grande richesse du lieu en termes de flore. On notera que cette excursion dans l'archipel de Mingan peut aussi être réalisée en kayak, une virée plus sportive mais qui ne manque pas de charme.


L'archipel de Mingan (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'archipel de Mingan (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'archipel de Mingan (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'archipel de Mingan (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


L'archipel de Mingan (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'archipel de Mingan (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'archipel de Mingan (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'archipel de Mingan (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'archipel de Mingan (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau, visite guidée (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


L'île Niapiskau (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le « Général » (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)

Après cette belle visite et de très agréables échanges avec les habitants, particulièrement accueillants, il est temps de revenir au port. Car, déjà, le Princess Danae prépare son appareillage. En guise d'au-revoir, la communauté de Saint-Pierre s'est rassemblée sur le quai. La fanfare est là et le départ se fait en musique, alors que passagers et habitants échangent des signes de main. Sur le fleuve, une flottille de petits bateaux s'est rassemblée, afin d'accompagner sur quelques milles le paquebot, qui va désormais quitter le Canada pour voguer vers le Grand Nord et le Groenland. Un moment très émouvant, un souvenir assez inoubliable pour une journée qui s'achèvera dans un magnifique coucher de soleil, au milieu d'un golfe dont on ne voit plus les rives, comme en pleine mer.


Départ de Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


Départ de Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


Le soir du départ de Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le soir du départ de Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le soir du départ de Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le soir du départ de Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le soir du départ de Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Le soir du départ de Havre Saint-Pierre (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

Entre Terre-Neuve et le Labrador, cap sur le Groenland

Notre aventure canadienne touche à sa fin, du moins dans sa partie terrestre. Car, pendant encore un peu plus de 24 heures, nous allons encore naviguer dans les eaux canadiennes. Quittant le golfe du Saint-Laurent par le nord, nous longeons sur tribord Terre-Neuve, dont on aperçoit quelques villages et surtout des phares, balisant la navigation. Au lendemain du départ de Saint-Pierre, le Princess Danae s'engage dans le détroit de Belle-Ile puis, dans la soirée, gagne la mer du Labrador. Peu avant, alors que l'après-midi touchait à sa fin et que les dernières extensions de continent nord-américain atteignaient leurs limites, les premiers icebergs de cette croisière étaient signalés. Au loin, plusieurs blocs de glace, énormes, semblent marquer une frontière. Malgré la distance, on peut imaginer la taille de ces mastodontes à la forme curieuse. La partie inférieure, plus imposante et bombée, surnage. Ces icebergs sont en fait échoués sur des hauts fonds, venus mourir près de la côte après un long voyage depuis les zones polaires. Cette première confrontation avec l'empire des glaces laisse une forte impression aux passagers. Et ce n'est encore rien à côté de ce qui nous attend au Groenland, deux jours de navigation plus tard...

(LA SUITE AU PROCHAIN EPISODE)


Iceberg en vue (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Iceberg en vue (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Iceberg en vue (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)


Iceberg en vue (© : MER ET MARINE - VINCENT WISNIEWSKI)



26/01/2012
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